jeudi 12 novembre 2009

Communiqué du FOU - Novembre 2009.

Si on voulait donner une définition du squat sans en oublier aucun aspect, on pourrait entendre ceci : « occupants sans droit ni titre », « réquisition », « monopolisation indue », « troubles à l’ordre public et nuisances », « dangerosité »… mais aussi ceci : « aire de communication efficace », « régions de significations partagées », « mondes depuis lesquels on imagine son vivre », « lieu des possibles », « biens communs », « mixité », « illégal mais légitime ».

En réalité, les squats sont avant tout une réaction face au manque flagrant d’espaces de création et de logement, une action de libération de lieux vacants et croulants, une proposition de solutions ascendantes.
Ils deviennent aussi des espaces alternatifs de vie et de partage et répondent largement à une demande sociale aujourd’hui non satisfaite et grandissante. Les collectifs qui défendent l’autonomie, la justice et la liberté pour tous nourrissent ces espaces riches de créations, d’expérimentations artistiques, culturelles et sociales.

Les idées sur les squats sont multiples, mais elles ne sont pas fixes. Il existe à l’évidence un décalage entre les craintes, les représentations du citoyen et les réalités de ce qui se déroulent dans ces lieux. Néanmoins, lorsque ces espaces intermédiaires adoptent une certaine ouverture et se font espaces d’animation ils sont perçus sur un mode « positif ». Le réseau et le festival Fou sont nés de ce constat. L’idée est donc de rendre accessible, tant que possible, à un large public, les actions et créations de lieux alternatifs en pleine effervescence.

Mais les squats sont à l’heure actuelle plus que jamais réprimés et étouffés. De nombreux lieux ont dû rendre leurs clés, d’autres ont été expulsés. Face à cette fragilisation, la réflexion sur l’avenir de nos actions est aujourd’hui cruciale. Le festival FOU, pour sa 4ème édition, offrira alors un espace d’échanges et de rencontres autour d’un forum qui abordera différents thèmes  : politique sociale, santé, enjeux politiques, médias, justice, culture… Autant de pistes de réflexion qui nous permettrons de mieux rebondir.

Car si la situation est aujourd’hui sensible et ténue, la mobilisation des collectifs n’en demeure pas moins vive et robuste. Les nombreux locaux inoccupés, provisoirement vacants, ne peuvent rester abandonnés plus longtemps encore. Des conventions d’occupation précaire, signées avec la mairie de Paris, commencent à voir le jour. Leur mise en œuvre connaît cependant encore de nombreuses failles. A nous de faire le point, de sensibiliser élus, citoyens, journalistes pour que certaines situations proches du grotesque et de l’ubuesque ne perdurent.

Au lendemain de notre première grande rencontre européenne Intersquat à Rome, le Festival Fou est une nouvelle invitation, parisienne cette fois, à déambuler, observer, créer, chanter, danser, flâner, vagabonder… En bref, quelques jours pour décloisonner les lieux, les idées, les mentalités.

Le Festival FOU est donc une invitation culturelle, artistique sans visa, sans vison, sans papier, sans videur, sans mondanité, sans digicode… tout simplement une invitation à la curiosité, à la découverte avec la simplicité et la diversité qui nous construit ici, pour que vous puissiez vous faire votre propre opinion.

Chaque lieu gardera sa couleur, sa particularité et son message pour vous offrir parfois une programmation éclectique, surprenante, ou classique… autour d’expositions, de performances, d’art scénique et urbain, de repas partagés, de musiques…

Malgré toutes les intimidations, nous continuerons d’ouvrir nos portes pour ce 4ème FOU.

Bienvenue ! Gast ! Welcome ! Benvenuto ! Bienvenida ! Welkom ! Willkommen !

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